jeudi 23 octobre 2014

What's it like to be back ?

Mes biens chers frères, mes bien chères soeurs, mes bien chers autres, voici voilà le bilan de mon deuxième premier mois en Angleterre.

Ce mois d'octobre fut assez mouvementé et assez calme en même temps. Commençons par le commencement :

29 septembre 2014 : j'arrive en dans ma maison anglaise comme une fleur. Rien n'a changé, sauf la salle de bains et le carrelage de la cuisine. Ah si, la carafe filtrante a des petits soucis techniques. La dernière fois que j'ai posté sur ce blog, j'avais laissé ce suspense insurmontable : avais-je oublié mes collants ? Eh bien mes chers amis, oui, j'avais oublié tous mes collants. Voilà.

Bref, je me suis couchée dans mon lit tout douillet, ai passé une plutôt bonne nuit et me suis réveillée le lendemain un peu patraque, un peu fébrile. Sympa l'ambiance, premier jour de retour et la fièvre est montée dans l'après-midi, en s'accompagnant de maux de ventre. Autant vous dire qu'un 30 septembre, quand on commence le travail le lendemain, c'est pas la meilleure journée de l'année pour tomber malade. La poisse, le retour. Bref, je suis restée sur mon lit comme une larve une bonne partie de la journée, en répétant l'épisode du retour du Messie pour le lendemain (oui, ça c'est le moment où je me prends pour quelqu'un que je ne suis pas).

Le lendemain, je me réveille, la fièvre était partie, les maux de ventre non. Mais let's go quand même, c'est quand même pas un ventre qui va faire la loi et m'empêcher de retourner travailler !
8h30-40 à peu près, j'arrive à l'école les pieds en feu parce que je m'étais dit que ça allait être cool de mettre mes bottines qui me font un mal de chien (mais qui sont belles - mais qui me font mal - mais qui sont belles et puis faudra bien que je m'y habitue un jour, bon sang !).
J'arrive dans l'office et là, personne... Sympa l'ambiance. Moi qui m'attendais à ce qu'on m'accueille avec une fanfare, des chapeaux en carton sur la tête, quelques larmes et quelques "so glad you're back !"...
Oui, je plaisante.
Les premières personnes que j'ai vues ont été les nouveaux profs, qui sont arrivés "Oh, you must be Manon !", "Yes". Et puis les autres sont arrivés en mode câlinous (on se fait pas la bise en Angleterre, alors quand on rencontre quelqu'un qu'on connaît, on se prend dans les bras - sauf avec mon patron - mais je lui ai fait la bise - même s'il est anglais) et "Heeey good to see you back ! How was your summer ?" et toutes ces choses qu'on se dit quand on s'est pas vus depuis quatre mois. J'ai retrouvé mes élèves et tout, trop contente, ils m'avaient manqué. Quatre des mes anciennes 1eres sont maintenant en Terminale et ça fait bizarre parce que pour moi Y13 (Terminale, donc) ce sont les trois garçons que j'avais l'année dernière. Ca fait bizarre de plus voir leur tête au carreau de ma porte. Que Dieu les bénisse, ils sont partis vers de nouvelles aventures. 
Mais bon, les filles sont vraiment très douées, très motivées, et les nouveaux premières sont mignons comme des agneaux. Malheureusement j'ai déjà postillonné deux fois sur leur feuille, ce qui est un peu dégueu mais je suis humaine, hein. Que celui qui n'a jamais postillonné me lance la première pierre. (et puis je leur ai pas vomi dessus non plus, faut pas exagérer). Ne me remerciez pas pour cette minute délicatesse.

Bref, j'étais revenue en Angleterre, à St Eddie's (oui, pourquoi pas un petit surnom ?), et tout ça comme une fleur.

Le problème, c'est que ces p... de maux de ventre ne partaient pas. Le vendredi, qui est toujours mon jour de congé, cette c... de fièvre est revenue. Alors je me dis que ce serait quand même bien d'aller voir un médecin. Surtout quand ton réflexe c'est d'aller chercher sur internet ce que ça pourrait bien être, et que sur internet dès que le mot fièvre apparaît quelque part c'est presque pour te dire que tu as déjà un pied dans la tombe.
Sauf que la bonne blague c'est que l'année dernière je ne m'étais pas enregistrée chez un médecin. Moi, la pro de l'automédication, la pharmacie ambulante, aller voir un médecin ??! Tu rigoles ?! Ben pas cette année, non. 
Donc je vais dans le cabinet médical de mon quartier, leur dis que je veux m'inscrire. Ils me donnent un papier, me disent que je dois ramener mon passeport et un justificatif de domicile. Je repars, remplis le papier, ramène les deux documents. Et on me dit "Ah mais non mais comme vous n'êtes pas anglaise il faut que vous nous donniez une seconde preuve d'identité, à ce moment-là on pourra vous enregistrer, ça prendra peut-être deux-trois jours et après ça vous pourrez prendre un RDV [ndlr : prendre un RDV peut prendre des plombes aussi]". BREF, je repars en mode "qu'est-ce qu'ils me font chier, je suis peut-être mourante et tout le monde s'en bat les steaks". Je me dis attendons de voir comment ça évolue et on verra. Le lendemain, je me réveille encore groggy, vais à la pharmacie pour les entendre dire que si je prenais de l'ibuprofène il faudrait que je change pour du paracétamol. Je prenais déjà du paracétamol. Ils me disent que si j'ai un doute il faut que j'appelle le 111 (c'est un peu comme le SAMU sauf que ce n'est pas pour les cas extrêmes, on les appelle juste quand on a un doute, ou quelque chose qui ne peut pas trop attendre sans être trop grave). Je les appelle, ils me disent que d'après ce que je leur ai dit il faudrait certainement que je consulte dans les prochaines 12h et qu'ils vont me rappeler pour me dire quoi faire. Je panique (cf. ce que j'ai dit au-dessus sur internet), me dis que c'est sûrement plus grave qu'il n'y paraît, que je vais sûrement devoir passer des examens et tout le tralala.
Et là... je me dis "vas-y ça me gave". Je vais sur le site de Brittany Ferries, réserve mon ticket et me prépare à repartir le lendemain en France pour consulter un médecin, parce quitte à aller faire un tour à l'hosto, j'aime autant que ce soit chez moi.
Résultat, le dimanche, je me retrouve sur le bateau direction la France.
Je consulte le médecin de garde qui ne me prescrit que du Gaviscon, me dit que ce n'est sûrement pas grave mais que si toutefois ça recommençait il faudrait que je revienne.
La bonne blague. Tout ça pour du Gaviscon (dégueulasse en plus...).

Le pire c'est que le lendemain, ça allait déjà beaucoup mieux, alors que je n'avais même pas encore commencé le traitement.
Tout cela n'était donc qu'une pure histoire d’hypocondrie. Certainement le stress du départ refoulé. Vous vous souvenez quand je vous disais que je n'étais pas stressée ? Eh bien mon corps ce connard était en train de me préparer sa petite plaisanterie.
J'ai donc fait le chemin inverse et suis revenue en Angleterre en pleine forme.

Enfin bref, la conséquence qu'a eue cette petite péripétie c'est que je n'ai pas pu rencontrer les nouveaux assistants du coin. Et à l'heure ou je vous parle je ne les ai toujours pas vus. Ce n'est que partie remise.

Ce que je viens de vous raconter là, ne représente que la première semaine.

Les suivantes ont été moins riches en émotions, je vous rassure. J'ai juste retrouvé Claire (et Andréa mais Andréa je l'avais déjà vue dans le bateau). C'était juste calme, le retour dans la routine en fait. Rien de bien passionnant. J'ai retrouvé ces élèves qui sortent de la salle de théâtre, remettent leur chaussures devant le bureau en tapant au carreau "Bonnejouw Manonne !". Ah la la...

Sinon j'ai fait un voyage à Cambridge mais je vous en parlerai dans un autre article parce que sinon ça sera trop long.

En attendant je vous souhaite une agréable journée !

Eh oui, qui l'eût cru ? Dans ce pays où les gens font
la grimace dès que je prononce mon nom, je trouve
des affiches où il est écrit !







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